Auteur: Jérôme Vermeulen psychologue
Résumé: Très proche du harcèlement moral, le harcèlement scolaire est régulièrement présent à l'école
La loi du préau est le titre de cet album de Titeuf. La réalité n'est parfois pas bien loin de ce titre humoristique et les cours de récréation ne sont pas épargnées par le phénomène du harcèlement moral. Il est alors commis par des enfants, souvent en groupe, sur un enfant souvent isolé.
Le principe est fondamentalement le même que dans le cadre adulte du harcèlement moral sur le lieu de travail: un enfant ou un groupe d'enfants va systématiquement se moquer, dénigrer, isoler ou nier, agresser un autre enfant, parfois violemment, le terroriser. L'utilisation d'un sobriquet ou d'un surnom moqueur ou humiliant est très fréquent.
Comme pour le harcèlement chez l'adulte, il s'agit d'interroger une interaction entre les agresseurs d'un côté, et l'agressé(e) de l'autre.
Ce qui différencie toutefois fortement le cas du harceleur enfant, c'est qu'il se trouve en plein développement psychologique et moral. Si certains traits de personnalité (plus dominant, agressif, fruste ou impulsif) peuvent être identifiés, il ne faut pas oublier la composante développementale (l'enfant est en développement moral par exemple) et éducative !
Attention également au rousseauisme qui consisterait à ne voir dans les enfants que des petits êtres innocents... Dans certains cas, en effet, l'enfant harceleur est rien moins qu'un petit psychopathe tout puissant que rien d'autre que la force de l'autorité et de la punition ne pourra arrêter...
Du côté de l'enfant harcelé, beaucoup de facteurs peuvent expliquer sa situation de vulnérabilité sociale. Citons, parmi d'autres, une différence physique, un âge un peu moins avancé ou une léger et passager retard développemental, une difficulté à se défendre liée, par exemple, à une éducation l'y ayant peu préparé (il faut être gentil avec tout le monde). Un désintérêt ou une maladresse sociale, qui l'amèneraient à s'isoler du groupe, ce que le groupe n'apprécie pas. Parfois, le hasard d'une interaction ratée.
Quelles que soient les causes, le plus important est sans doute, après les avoir rapidement identifiées, d'aider l'ensemble du groupe à repartir du bon pied.