Quitter un mari alcoolique

Bonjour à tous,

C’est décidé, je demande le divorce mais comment l’annoncer à mon mari… j’ai très peur …

Voici bientôt 19 ans que nous nous sommes rencontrés... Coup de foudre, plein les yeux, plein le coeur.

Mon ange buvait déjà, lors des sorties ou des réunions entre amis.

Président d'un club de moto, les sorties étaient hebdomadaires, c'est dire que les soirées ou les week end alcoolisés étaient nombreux.

Mais nous étions vraiment amoureux, épris l'un de l'autre et dans le monde que je nous avais créé la réalité était floutée... Le déni, vous connaissez ? Bin moi oui... et depuis longtemps.

Les années ont passé, la passion s'est estompée, noyée dans les brumes de l'alcool. Mais l'amour était encore très fort et l'envie de l'aider à s'en sortir, à sauver notre couple était devenue ma préoccupation principale...

J'ai tout essayé, ... j'ai échoué car il n'avait pas la volonté de s'en sortir... il faut dire que depuis il est ivre tous les jours.

Nous avons à plusieurs reprises parler divorce jusqu'à presque entamer les démarches légales que pour y aboutir. Enfin quand je dis nous en avons parlé, c'est plutôt moi qui en parlais et lui qui "subissait" un monologue lors duquel je lui faisais part de ma peine, de ma détresse, de mon impuissance à l'aider contre sa volonté. Je lui parlais de cette peur qui me vrillaient les tripes chaque jour à me demander s'il viendra à ma rencontre à la gare lorsque je rentrerai du boulot. S'il sera là pour me ramener chez nous. S'il serait en état de conduire, si nous pourrions faire semblant de vivre normalement ou si déjà l'alcool l'avait réduit à l'état de zombie... bien trop imbibé que pour communiquer.

Les années ont continué de passer et là... c'est décidé.

Je ne peux plus vivre... survivre ainsi, avec ses incertitudes, cette peur viscérale, cette culpabilité de ne pas y arriver, ce sentiment d'échec...

Chaque jour, je vais dormir tôt pour que vite arrive le matin et que je puisse m'échapper, car oui, mon boulot est devenu un échappatoire, un lieu où ne pas penser à lui, à nous, un point d'ancrage.

Il est saoul du matin au soir, il se relève même la nuit pour consommer... il est devenu impossible de parler avec lui sauf d'idioties qui le font rire et qui me laissent de marbre.

Je n'en peux plus de cette vie qui est la nôtre, de ses beuveries, de son désordre, de son odeur de clope, de son manque d'hygiène, de l'urine que je dois nettoyer quand il ne sait pas se retenir la nuit pour aller jusqu'aux toilettes, des disputes qu'il instaure avec nos gentils voisins, de tous nos amis qui ont fuit devant cette zone de non droit qu'est devenue notre maison.

STOP. Je l'aime encore ? Je suis incapable de répondre à cette question...

Je contacte un avocat dès aujourd'hui... et j'affronte la situation.

Comment va t il réagir ? Violemment, passivement ?

Si je reste en vie... Quel sera son avenir, que va t il être amené à vivre, s'en sortira t il ou va t il en finir ?

J'ignore le calvaire que nous allons encore endurer, mais cette fois, je veux le vivre de mon côté.

Je vais résister à cette voix suave, à son regard vert et à la tendresse qui me submerge les quelques heures où il lui arrive d'être sobre... ou presque...

J'ai peur, mais je ME dois de mettre fin à notre histoire.