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Merci à vous qui me lirez jusqu'au bout, vous serez mon premier pas vers la guérison

Cette discussion a été postée le 11/08/2019 et a donc plus d'un an. Elle est accessible en lecture seule et il n'est plus possible d'y ajouter de nouveaux contenus ou de poster des messages à son auteur et cela afin de garantir la tranquillité de l'auteur.

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Une discussion initiée par Cake aux pommes, membre actif, le 11/08/2019 à 22:20.
Salle de discussion: Dépression, solitude, tristesse, désespoir, suicide


Je ne sais pas exactement ce qui me pousse à écrire ici... c'est la première fois que je partage sur un forum. Peut-être la solution du désespoir ?
Je vous raconte :

Cela a commencé il y a maintenant 10 mois. Je suis étudiante, et j'ai débuté l'année en devant prendre une décision terriblement douloureuse, euthanasier mon chat. Mon meilleur ami. Mon bébé. Cela faisait plusieurs mois qu'il était un peu malade et le vétérinaire n'avait plus aucun moyen de changer ce destin qui l'attendait.
Terrible nouvelle, un choc. J'ai d'abord voulu vivre ma tristesse, il le fallait, ce serait dur mais je savais qu'un jour, je pourrais y songer sans pleurer. Après tout, le temps guérit les blessures... Oui mais voilà, quelques semaines passent et un matin, mon téléphone sonne, on m'annonce que mon grand-père nous a quitté, ce satané cancer l'a emporté. Coup dur pour moi qui ne l'avait plus vu depuis des années (celui-ci a décidé de vivre loin). C'est trop tôt, c'est trop dur. La mort m'a toujours terrifiée, la mienne non, mais celle des êtres aimés. La nouvelle est brutale mais je ne sais pas comment on réagit, comment on fait un deuil, ce sont des sentiments trop nouveaux, trop brutaux que je dois gérer.

Pendant ce temps là, je suis toujours mes cours, c'est une année très difficile car il s'agit de mon année diplômante. Beaucoup de stress, beaucoup de travail, beaucoup de pression.

Le décès de mon papy me brise mais je pense avoir la force de continuer, je suis pourtant si triste mais je dois tenir debout, il faut penser aux vivants...

Je réussis tant bien que mal à continuer l'étude, le job étudiant à mi-temps, les stages. C'est terriblement difficile car je n'en parle à personne, j'essaie de faire mon deuil seule, sans partager cette tristesse avec mon entourage, je ne veux pas ajouter des soucis en plus, eux qui ont déjà tant de problèmes à gérer... mais je sens qu'intérioriser me fait du mal. Plus le temps passe, plus il me devient impossible d'en parler.

Un peu plus tard, je reçois à nouveau un appel alors que je suis à l'école. Cette fois, c'est ma grand-mère, elle a été hospitalisée d'urgence, la situation est grave. C'en est trop, je craque, je m'effondre, je ne supporterai pas de la perdre également. Je ne sais plus réfléchir, je ne suis plus maître de moi-même, j'ai peur, je suis tétanisée à l'idée de devoir vivre ça à nouveau.

Les semaines passent et son état s'améliore, c'est une merveilleuse nouvelle, oui mais voilà, depuis que c'est arrivé, j'ai laissé tomber mes cours, mes projets scolaires sont à l'abandon, je devrais réagir mais là tout devient obscur.

Aujourd'hui avec le recul, j'ai un peu oublié ce que j'ai ressenti durant des mois, mais mes écrits me le rappelle avec une clarté infaillible. Je suis vide.
Pour moi plus rien n'a de sens, je culpabilise de n'avoir pas été une bonne maîtresse, de n'avoir pas été une bonne petite-fille, j'ai peur de perdre à nouveau quelqu'un et en même temps, j'ai le sentiment d'avoir tout perdu.
Je ne crois plus en rien, chaque soir, je m'endors, espérant secrètement ne jamais me réveiller. A ce stade, plus rien ne m'intéresse, je n'ai plus envie de voir mes amis, plus envie d'aller en cours, je ne veux plus faire mes activités, j'ai peur de tout, je suis épuisée, je ne me rends plus au stage, je ne suis plus rien.

Cette situation a duré des mois. Plus le temps passait, plus je me sentais partir. Enfin, j'ai commencé à me questionner, je ne me reconnaissais plus. J'ai toujours été si optimiste, voire carrément utopiste. Pour moi, l'avenir devait toujours être plus beau que le présent, rien ne pouvait m'arrêter, je disais toujours "quoi qu'il arrive, ça ira mieux avec le temps" et là, rien, je ne savais même pas dire ce qu'il se passerait le lendemain. Des centaines de fois, j'ai imaginé le pire pour moi, j'ai pensé que ce serait si simple si tout s'arrêtait, je serais en paix, libérée de tout ces maux.
Mais il était impensable pour moi d'abandonner ces gens que j'aime tant, impossible de leur infliger une douleur si atroce que celle que je ressentais déjà.

Mes proches ont commencé à s'inquiéter car malgré tout mes efforts, certaines choses se ressentaient. Un milliard de fois j'aurais voulu demander de l'aide, à mes proches, à un psy, n'importe quoi mais pourvu que je redevienne celle que j'étais avant.

Rien n'y a fait, je n'osais pas, j'avais peur que les gens diminuent mon ressenti en prétendant que j'exagère ou que je me plains, et ça n'aurait fait qu'empirer...

Jusqu'au jour où.

Alors que depuis des semaines, ma tête sonnait creux, que je traînais mon corps comme on balade un poids d'un endroit à un autre, il s'est produit quelque chose.
Alors que je me dirigeais vers la maison de proches, j'ai soudain ressenti une telle anxiété, une peur panique à l'idée de les voir, eux que je chéris tant, qui sont ma famille, j'ai soudain été effrayée de devoir leur face face, me rendant soudainement compte de la dérive actuelle de ma vie, de mon état, de cette noirceur qui pendant des mois a pris possession de tout ce que je suis.

Je me suis effondrée, là, devant tout le monde, sans aucune gêne alors que j'étais dévisagée, je me suis sentie si mal, j'aurais voulu disparaître, mourir, que le ciel me tombe sur la tête et m'emporte! Il ne mérite pas une fille aussi faible et aussi nulle que moi !

Et aussi dure fût cette confession qu'elle m'apporta quelque chose d'inestimable.
Ce jour là, je suis rentrée chez moi et j'ai pleuré sans cesse jusqu'au lendemain.
Alors ce jour-là, j'ai pris conscience, conscience que cette situation ne pouvait plus durer, je devais me ressaisir avant de commettre l'irréparable.

Je refusais alors de laisser mourir cette fille au dépend de cette horrible chose sombre et triste.

Depuis ce jour, je vais mieux. Il m'arrive encore bien souvent d'être au fond du trou car le retard accumulé dans mes cours risque de me coûter mon diplôme, et la pression liée à mes études ainsi que l’épuisement et le stress sont toujours là. Cependant je lutte. J'ai repris mon travail, et je travail chaque jour au maximum. Je pense que le temps qu'il me reste ne sera pas suffisant pour réussir et ainsi accomplir ce qui constituerait ma délivrance.

Je suis anxieuse car obtenir ce diplôme aurait, je pense, permis à mon âme de renaître. Mais je ne lâche rien, j'ai l'espoir. Je refuse d'abandonner même si je suis fatiguée.

Après quelques recherches sur Internet, un forum avait l'air de me diagnostiquer, comme à beaucoup d'autres étudiants, un épuisement assez intense.

Je crois qu'il dit vrai. Je pense m'être autodiagnostiqué même si je sais clairement que je ne suis pas médecin. Car je n'ai jamais ressenti une telle détresse auparavant, et même si aujourd'hui mon état d'esprit est beaucoup moins sombre qu'à l'époque, j'ai toujours ce sentiment de devoir lutter pour être à la hauteur....

Aujourd'hui, j'ai peur que cette période ait réellement compromis mon avenir, cette année était si dure, que je ne suis pas sûre de pouvoir refaire un an dans cette école, qui en plus, est vraiment très exigeante et éreintante... Mais il me faut ce diplôme, j'en ai besoin !

Plus que de conseils, c'est d'abord de me livrer dont j'avais besoin. Pardon d'avoir écrit autant, pardon d'en avoir tant dit, mais ces mots, je devais les placer ailleurs quand dans mes cahiers.

Merci pour votre attention.

Discusison archivée

Cake aux pommes a reçu 1 réponse

>   Merci par Rianne Cabanier, membre actif, le 14/08/2019 à 14:27 pour Cake aux pommes
Bonjour Cake aux pommes,

Votre détresse est bouleversante. Vous avez traversé nombre d'épreuves avec tant de force et de vulnérabilité à la fois. À travers vos mots, je ressens le poids de toutes ces émotions, tous ces pleurs enfouis trop longtemps, tous ces mois qui vous ont tant coûté.

J'ai envie de vous dire "Merci." Merci d'avoir déposé ces mots anonymes qui, je l'espère, vous auront un rien purgé de tout ce nuage qui semble vous étouffer par moment. Merci d'avoir écouté cette impulsion et de l'avoir laissée exister jusqu'au bout. Merci pour votre courage.

Vous parlez de "premier pas" ; peut-être le suivant serait-il de vous offrir un espace de parole avec un professionnel pour faire le point sur votre situation ?

Prenez soin de vous ~

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