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Captage abrupte et réflexe de l'information traumatique

Auteure: Michèle Quintin


Résumé: En situation traumatique, notre cerveau effectue un captage abrupte et réflexe de l'information se déroulant


En cas d'informations soudaines, anachroniques ou encore, en cas de danger ou supposé danger, notre cerveau va capter ces informations d'une manière beaucoup plus abrupte, d'une manière globale, en couleurs franches plutôt qu'en nuances. C’est la partie réflexe de notre système nerveux qui va prendre le dessus.

Et au plus nous captons les informations / les stimulations d'une manière abrupte et réflexe, au plus nous serons « coupés » de ces zones du cerveau qui nous permette de réfléchir, d'analyser et de comprendre. Notre cerveau réflexe a pour fonction de mettre à disposition, le plus rapidement possible, ce qui va nous permettre de fuir ou de combattre. Il est question d'agir instantanément et non de réfléchir. Ce n’est pas au moment où nous avons la main sur la flamme de la bougie que nous devons commencer à nous soucier de sa couleur, de quelle cire est les faite, de qui l’a allumé, etc.

La personne qui vit quelque chose de l'ordre d’un trauma, le vit, en fait, comme un choc. En psychothérapie, nous en parlons en terme de choc émotionnel. Elle va « engranger » l’événement traumatisant, ce qui s’est passé ou plus exactement ce qu’elle a vécu et ressenti, de manière forte, instantanée, globale. Après quelques temps, une fois sortie de la situation, la personne va pouvoir retourner à sa vie « normale » et retrouver ses fonctions cognitives habituelles en « mettant de côté », en d’autres mots, en refoulant cet événement perturbant. Le cerveau va donc « l’engrammer » (le placer dans un espace mémoriel) plus ou moins tel quel et se chargera de « digérer » cet événement, ou plutôt la charge émotionnelle qui lui est associé, plus tard. C’est la partie plus inconsciente de notre psyché qui se charge donc de « digérer », de « transformer » la trace mémorielle de l’incident en informations valides, cohérentes, structurables, acceptables pour notre conscient.

L’observation du fonctionnement cérébral des personnes traumatisées a permis de déterminer que c’était pendant la quatrième phase du sommeil, le sommeil dit paradoxal, aussi appelé phase REM (pour Rapid Eyes Movements) que le cerveau réinitialisait le souvenir traumatisant et semblait « y réfléchir ». Empiriquement, nous savons aussi qu’après une bonne nuit de sommeil, les choses qui nous avaient perturbées la veille ont cessé de nous déranger ; ou en tous les cas, nous les voyons différemment le lendemain.

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Texte mis en ligne le 17-05-2012

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